La mindfulness

La méditation de pleine conscience (Mindfulness) est un état de conscience spécifique qui puise ses origines dans les sagesses orientales.

Le professeur américain de médecine John Kabat-Zinn a développé dans les années 80-90 une méthode de méditation laïque basée sur la pleine conscience pour l’amélioration de la santé et du bien-être.

Depuis le développement du programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction, réduction du stress par la pleine conscience) en 1979 par Kabat-Zinn, l’intérêt de la communauté médicale pour cette technique n’a cessé de s’amplifier, et les thérapies basées sur la mindfulness se sont amplement répandues dans les domaines de la santé et du soin.

Depuis, les bénéfices et la pertinence ont été mainte fois démontrés dans des études scientifiques rigoureuses.

« La pleine conscience nous parle d’être pleinement éveillé dans notre vie. Il s’agit de percevoir l’exquise vivacité de chaque instant. Nous nous sentons plus vivants. Nous trouvons aussi un accès immédiat à nos ressources internes puissantes, ressources de discernement, de transformation et de guérison ». John Kabat-Zinn

Qu’est-ce que la Mindfulness ?

La méditation de pleine conscience consiste à nous entrainer à porter notre attention sur le moment présent. Être présents à ce qui est là, en s’efforçant de ne pas y réagir et simplement de l’observer et de le ressentir.

« La pleine conscience apporte une connaissance intérieure de l’être, et soutien l’acceptation de l’expérience telle qu’elle est. » John Kabat-Zinn

Il ne s’agit donc pas :

  • de réfléchir et penser longuement à un sujet : il s’agit là de l’origine latine du mot, issu de meditatus (réfléchir).
  • d’une méthode pour ne plus avoir de pensées et de faire le vide dans sa tête, puisque la pleine conscience c’est être présent à tout ce qui se présente, y compris les pensées !
  • d’une technique de relaxation, d’hypnose ou de sophrologie. Bien qu’en méditation nous accédons à un état de conscience spécifique, et que la méditation peut être relaxante, ce n’est pas avec ces intentions que nous pratiquons la mindfulness
  • d’une démarche spirituelle ou religieuse. La mindfulness ne fait pas référence au Bouddhisme ou toute autre religion ; elle est pratiquée dans un contexte strictement laïc.

La pleine conscience consiste fondamentalement à s’entraîner en développant notre faculté d’attention délibérée portée sur les émotions, les sensations corporelles et les pensées, de manière répétée et sur un temps long.

Pratiquer la méditation peut donc sembler simple, mais ce n’est pas forcément un exercice facile, tant nos modes de réactions automatiques et nos habitudes du mental nous distraient en permanence, et à notre insu, de l’instant présent.

Ce que la pleine conscience peut vous apporter :

Nous vivons dans un monde régi par la rentabilité, l’optimisation et la consommation. L’accélération de nos rythmes de vie, des modes de communication et la saturation d’information et de sollicitations que nous subissons sont souvent à l’origine d’un excès de stress. Petit à petit, nous nous rendons compte à quel point notre quotidien se réduit à une course effrénée. Et au lieu de ralentir, nous sommes pris au piège de notre impulsion à agir dans l’urgence, de notre réactivité et d’un désir d’immédiateté qui nous éloigne de notre pensée consciente, de nos valeurs profondes, de nous-même.

« Comme la sédentarité de nos sociétés modernes a créé dans nos corps le besoin de sport, la sur-sollicitation éveille dans nos esprits le besoin de méditation ».

Christophe André

La mindfulness permet de ralentir, de sortir de nos automatismes de pensées, de nous rapprocher de nos besoins fondamentaux. Elle permet de changer de « vitesse mentale » et de libérer un espace d’où peuvent émerger plus de créativité, de sérénité, d’actions justes pour nous.

« Donc si vous cessez de vouloir devenir plus que ce que vous êtes, par peur d’être moins que ce que vous êtes, ce que vous êtes réellement sera bien plus léger et heureux, et facile à vivre aussi ». John Kabat-Zinn.

La mindfulness est aujourd’hui utilisée dans les hôpitaux. De nombreuses études cliniques et scientifiques attestent l’intérêt de son utilisation comme complément au traitement de différentes pathologies médicales ou psychiatriques, notamment pour les indications suivantes :

  • Gestion du stress, de l’anxiété chronique, de l’insomnie
  • Gestion de l’impulsivité (crises de colère, crises de boulimie…)
  • Prévention des rechutes dépressives
  • Gestion de la détresse face à la maladie chronique
  • Gestion de la douleur chronique

La méditation de pleine conscience peut bénéficier aux personnes en prise à avec des difficultés émotionnelles, ou qui vivent péniblement les conséquences d’une maladie somatique. Mais cette approche bénéficie à un public bien plus large et au-delà d’un vécu empreint de souffrance, et s’adresse tout aussi bien à chacun souhaitant améliorer son bien-être.

Limites et contre-indications :

La pratique de la mindfulness ne dispense en aucun cas de la nécessité d’une visite chez votre médecin traitant ou un médecin psychiatre. La méditation ne se substitue pas à un éventuel traitement médicamenteux. Seul un médecin est habilité à décider si son patient doit poursuivre ou non son traitement.

Certaines précautions doivent être respectées :

  • La mindfulness n’est pas utilisée pour soigner les états pathologiques aigus qui nécessitent avant tout un traitement médicamenteux et/ou psychothérapique : dépressions en phase aiguë, troubles bipolaires non stabilisés, troubles psychotiques (délires, hallucinations)…
  • La participation d’emblée à un programme de pleine conscience est déconseillée aux personnes souffrant d’attaques de panique liées à des préoccupations hypocondriaques et aux personnes présentant une tendance à la dissociation (avec ou sans antécédents traumatiques).

En cas de doute, demandez toujours conseil à votre médecin traitant et/ou à votre psychiatre.