L’esprit du débutant

La troisième attitude à cultiver dans la pleine conscience est l’esprit du débutant.

Arrêtons-nous d’abord sur un contre-sens fréquent de cette pratique : il ne s’agit évidemment pas de se trouver perpétuellement nul, de ne pas vouloir progresser dans la vie ou d’abandonner tout objectif de réussite !! Au contraire, s’entraîner à l’esprit du débutant nous procure plus de fluidité, de créativité et de sérénité pour mener à bien nos projets.

Cultiver l’esprit du débutant, c’est entraîner notre cerveau – grâce à la pleine conscience – à désapprendre son fonctionnement habituel du “je connais”, dont il use et abuse quand il se trouve en mode pilotage automatique. Notre héritage évolutif nous a en effet doté d’un cerveau possédant une capacité extraordinaire de survie en milieu hostile (et heureusement pour nous !).

Le système limbique cérébral joue un rôle de gardien de la survie en analysant extrêmement rapidement, bien que grossièrement, les sources de danger potentielles dans notre environnement immédiat. C’est une somme colossale d’information à traiter chaque seconde, alors vous pensez bien qu’il va a l’essentiel ! Repérer un danger immédiat, c’est comme devoir visualiser d’un coup d’œil une aiguille dans une botte de foin : pas le temps de s’attarder sur chaque brindille ! Si, de loin, le système limbique identifie un objet long, fin et vert pâle (la brindille) : il le catégorise immédiatement comme étant sans danger, car “il connaît“.

La conséquence aujourd’hui du “je connais”, c’est que tout ce qui va être reconnu par le système limbique comme étant sans danger ne va pas nous intéresser.

Cela va être au mieux neutre, au pire terriblement ennuyeux : “oui, bof, ça je connais déjà. Rien d’intéressant, rien de neuf, rien de bien“.

Le problème c’est que ce “Circulez, y’a rien n’a voir !” accentue notre morosité, notre pessimisme, nous coupe de notre curiosité et créativité naturelle… bref, cela nous éloigne d’un état de bien-être psychique optimal.

Et puis nous sommes aujourd’hui bien loin d’avoir autant besoin qu’au paléolithique de fonctionner en mode survie !

Nous avons au contraire besoin de nous reconnecter au moment présent, de ralentir pour ne plus être emporté par le stress des pressions quotidiennes ou par les injonctions de notre mental.

Les programmes de pleine conscience en huit semaines nous permettent de nous entraîner à rééduquer notre cerveau à l’esprit du débutant dans les méditations formelles assises, mais également quand nous mangeons, marchons, respirons, bougeons …

Huit semaines pour ré-apprendre à porter un regard neuf, et non plus critique ou blasé, sur nous-mêmes, sur les évènements, sur autrui.

🙏Et vous, quel regard portez-vous sur le monde ? Cultivez-vous l’esprit du débutant ?

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